En formulant clairement le voeu que le plan Bayrou "ne soit pas un énième plan", le Président de la République a souligné l'urgence de la mise en place d'une politique cohérente et proche du terrain pour lutter contre la violence à l'écran.
Le plan présenté par le ministre de l'éducation nationale, ce matin, a en tous cas le mérite d'être extrêmement fourni. François Bayrou préconise tout d'abord la création de 2.450 postes d'encadrement supplémentaires. Encadrement dont la grande majorité sera composée appelés du contingent (2.200 personnes), mais également de 150 surveillants, ainsi que de conseillers d'éducation, de conseillers d'orientation, et d'assistantes sociales. Les surveillants pourront s'appuyer sur une toute nouvelle contravention "pour intrusion de personnes étrangères dans les établissements scolaires╙ qui sera punie par des heures de travaux d'intérêt général. Le ministre souhaite également que la construction d'internats dans des agglomérations, choisies comme zones expérimentales, puisse venir en aide aux difficultés que rencontrent certaines familles. Quant aux familles non francophones qui en exprimeront le besoin, un "médiateur" pourra les guider dans toutes les démarches en relation avec la scolarisation de leurs enfants.
Les enseignants destinés à travailler dans des établissements à risques verront leurs formations sur le thème enrichies, et obtiendront le soutien de "tuteurs" en la personne de leurs collègues plus anciens. Les élèves en difficulté, quant à eux, devraient être scolarisés dans des "classes-sas" temporaires destinées à leur indiquer une orientation scolaire ou pré professionnelle. François Bayrou a déclaré vouloir appliquer l'ensemble de ce plan au plus vite, en fonction du calendrier du financement de ce projet.
Une chose est à peu près sure, dés l'année prochaine, les élèves devraient prendre le chemin de l'école avant la rentrée, pour une "prérentrée" créer pour appréhender au plus tôt le règlement intérieur de leurs établissements. Un plan extrêmement large donc,
qui, aussi efficace serait-il, ne résoudra pas l'intégralité du problème de la violence à l'école, tant, comme le soulignait le ministre lui même, les causes profondes de cette violence sont plus à chercher "dans la
dissolution des liens sociaux dont les
jeunes sont les premières victimes" que dans les cours de récréation.